Un « caucus », kesako ? Une primaire « ouverte » ou « fermée » ? Voici un aide-mémoire pour comprendre le processus de désignation des candidats.
Le caucus de l’Iowa lance ce lundi 1er février le processus de désignation des candidats des deux grands partis, démocrate et républicain. Ce moment politique est connu sous le nom de « primaires ». Sa simplicité apparente (les électeurs votent pour désigner le candidat) masque en fait une grande complexité.
Sacro-saint principe fédéral oblige : chaque Etat est maître chez lui, même si l’ensemble est supervisé et homologué par les deux « appareils » nationaux «(le Democratic National Committee et le Republican National Committee). Il y a trois façons de faire appel aux électeurs : le caucus, la primaire ouverte et la primaire semi-ouverte
Les différents types de primaires
Le caucus – c’est par exemple, le choix de l’Iowa et de onze autres Etats avec lui – est réservé aux militants des partis. Simple ? Attendez de voir. Le vote commence par la réunion des militants, bureau par bureau. Ils sont tous convoqués à la même heure (dans l’Iowa, un lundi, … pas facile à organiser pour ceux qui travaillent). Ils se regroupent par préférence derrière un capitaine qui a officiellement apporté son soutien à un candidat, à charge pour lui de convaincre les indécis. Le vote ne se déroule pas à bulletins secrets. Chaque bureau élit ses représentants au niveau du comté où, rebelote, on élit les délégués aux conventions de l’Etat qui élisent leurs délégués à la convention nationale. Ouf !
La primaire implique une participation beaucoup plus large. Trois variantes existent. La primaire ouverte qui concerne tous les électeurs sans restrictions. Par exemple, un républicain peut participer à la primaire démocrate.
La primaire « fermée » n’autorise la participation que des électeurs dûment enregistrés, auprès des autorités, comme « démocrates » ou « républicains ». Entre les deux, la primaire « semi-ouverte » autorise les électeurs à voter pour telle ou telle primaire, interdisant la possibilité de participer au vote des deux partis.
La Louisiane et l’Alaska ont deux méthodes encore différentes dont on vous reparlera au moment du vote dans ces deux Etats.
Les conventions nationales
Les délégués élus lors de ces processus se retrouvent lors des conventions nationales. Cette année, elles se dérouleront du 18 au 21 juillet pour les républicains à Cleveland (Ohio) et du 25 au 28 juillet à Philadelphie (Pennsylvanie) pour les démocrates. Les délégués y retrouvent les superdélégués (élus, gouverneurs, membres des comités nationaux et personnalités qualifiées) désignés par l’appareil du parti, ce qui permet donc à celui-ci d’avoir un poids supplémentaire dans la désignation en cas de coude à coude entre deux prétendants.
La surprise des « outsiders »
La pré-campagne a défié toutes les prévisions. Dans les deux camps, ce sont les « outsiders » qui mènent la danse : le socialiste Bernie Sanders chez les démocrates et le milliardaire xénophobe Donald Trump chez les Républicains. La presse et les observateurs annoncent, depuis des mois, que ces soufflés vont retomber…et ils ne cessent de gonfler. On reviendra assez vite sur les raisons de ces percées.
Autre enjeu de ce cru 2016 : mesurer l’implication de l’électorat. En 2008, 45 millions d’électeurs avaient participé au processus. 35 millions dans la primaire démocrate pour un score d’Obama, lors du vote général de novembre 2008, de 70 millions. Et 15 millions dans la primaire républicaine pour un score de McCain de 60 millions. Pour le camp démocrate, la primaire sert évidemment à désigner son candidat mais aussi à jeter les bases d’une mobilisation électorale puissante, indispensable à sa victoire. Lorsque le taux d’abstention est fort, ce sont les républicains qui l’emportent.