Convention démocrate, jour 3 : « Coach Walz » à l’offensive

Le colistier de Kamala Harris a livré un discours énergique – à son image – mêlant des éléments de son parcours personnel et un peu de substance politique. (Article publié dans l’Humanité du 22 août 2023.)

« C’est l’honneur de ma vie d’accepter votre nomination à la vice-présidence des États-Unis ». La formule est on ne peut plus convenue mais le personnage qui l’a déclamé, mercredi soir à l’United Center de Chicago, l’est beaucoup moins. Il y a un mois, chez les bookmakers politiques, Tim Walz était la très grosse cote, loin derrière l’ultra-favori, Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, le plus important des « swing states ». Aujourd’hui, il semble être une carte majeure de la coalition démocrate à deux mois et demi du scrutin présidentiel. Depuis que Kamala Harris l’a choisi comme colistier, le pays découvre une personnalité singulière dont le bilan, en tant que gouverneur du Minnesota, rappelle que l’on peut mener des politiques progressistes et être populaire.

Son parcours met à mal l’angle d’attaque des républicains qui définissent les démocrates comme représentant les élites des deux côtes et méprisant ce « fly over country » (ce pays que l’on survole en avion). Mercredi soir, face aux 4000 délégués de la convention démocrate, il ne s’est évidemment pas privé de le redérouler, mettant l’accent sur son enfance dans une petite ville du Nebraska, aux difficultés qu’il a connues pour concevoir un enfant, en passant par sa carrière de professeur de géographie et de coach de football américain. Il a d’ailleurs filé la métaphore sportive pour décrire la situation politique. « C’est le quatrième quart-temps. Nous sommes menés d’un but sur le terrain (1), a-t-il lancé. Mais nous sommes en attaque et nous avons le ballon. Nous avançons sur le terrain. Et nous avons la bonne équipe ». Cédant à l’impératif du « storytelling », « Coach Walz » a d’ailleurs livré plus de détails sur sa carrière d’entraîneur que les 12 années qu’il a passées au Congrès. Il a néanmoins évoqué son bilan en tant que gouverneur du Minnesota, fonction qu’il occupe depuis 2019. « Alors que d’autres États bannissaient les livres de leurs écoles, nous bannissions la faim des nôtres », a-t-il déclaré, en faisant référence à un projet de loi qu’il a signé et qui permet aux écoles publiques de fournir à tous les élèves un petit-déjeuner et un déjeuner gratuits et aux « purges » des bibliothèques par des élus républicains. Ce jeudi 22 août, en soirée, ce sera au tour de Kamala Harris d’accepter officiellement la nomination, en conclusion d’une convention qui a évité les déchirements programmatiques – quitte à laisser le sujet de la guerre à Gaza en coulisses – pour jouer et parfois surjouer les cartes des destinées personnelles et de l’unité.

(1) En réalité, les sondages n’indiquent pas vraiment que les démocrates sont menés. L’agrégateur de sondages du site realclearpolitics.com donnent à Kamala Harris une avance de 1,5 points au plan national. Une marge insuffisante pour s’assurer d’une majorité au collège électoral.

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