Gaza : Harris au pied de la guerre

Une manifestation, organisée dès ce lundi, mettra la pression sur la candidate démocrate afin qu’elle change de politique à l’égard du gouvernement israélien. (Article publié dans l’Humanité du 19 août 2024.)

Ils seront une trentaine à l’intérieur de l’United Center de Chicago, où se déroule la convention du Parti démocrate, mais des centaines voire des milliers à l’extérieur afin de porter la même exigence : que Kamala Harris rompe avec la politique de soutien inconditionnel de Joe Biden au gouvernement de Benyamin Netanyahou.

Au premier jour de la convention, ce lundi, une coalition de quelque 200 organisations fera entendre ce message lors d’une « marche » de protestation contre la politique. Pour les organisateurs, le retrait de Joe Biden, parfois surnommé « Genocide Joe » par une frange du mouvement antiguerre, ne règle en rien le problème.

Après l’annonce du renoncement du président en exercice à briguer un second mandat, ils se sont réunis pour décider s’il fallait changer d’approche si Kamala Harris devenait la candidate. « Il y a eu un consensus absolu, rapporte Hatem Abudayyeh, porte-parole de la coalition March on the DNC. Elle est comptable des politiques de l’administration. »

Si Kamala Harris a été la première responsable de l’administration Biden à appeler à un cessez-le-feu avant de refuser de présider la session du Congrès accueillant Benyamin Netanyahou, les militants pour la reconnaissance des droits des Palestiniens demandent plus que des mots : des actes. Selon un sondage Reuters/Ipsos réalisé en mai, 44 % des électeurs démocrates inscrits sur les listes électorales désapprouvent la manière dont Joe Biden a géré la guerre. Cette proportion est encore plus forte parmi les jeunes et les électeurs des minorités, notamment les Africains-Américains, sans lesquels aucune candidature démocrate ne peut envisager une victoire.

À l’intérieur, leur voix sera relayée par des délégués élus, lors du processus des primaires, dans le cadre du mouvement Uncommitted (« non engagé »), parti du Michigan, un des principaux « swing states ». L’idée centrale était de profiter des primaires pour faire pression sur Joe Biden : « Nous ne voterons pas pour vous si vous ne changez pas de politique. » Ces listes ont franchi un seuil suffisant dans sept États (avec des pointes à 19 % dans le Minnesota et 13 % dans le Michigan) pour avoir droit à une représentation à la convention. L’avertissement vaut désormais aussi pour Kamala Harris.

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