Depuis le massacre de Newton, on a de nouveau entendu et lu que le droit de porter des armes était garanti par la Constitution. Or, ce n’est pas le cas.
Que dit le second amendement ? « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé ».
Un mot d’abord sur le contexte historique. Cet amendement fait partie du Bill of Rights voté en 1791 qui inscrit dans le marbre les droits fondamentaux des citoyens des Etats-Unis. La « milice bien organisée », citée dans l’amendement, renvoie évidemment à celle dont le rôle fut si important, pendant la guerre d’indépendance opposant les colonies à la Monarchie britannique, infiniment supérieure en termes de puissance militaire régulière. Dans la Constitution, ce droit apparaît comme un bouclier face à d’éventuelles menées tyranniques.
Depuis deux siècles, le second amendement est l’objet d’une bataille d’interprétation. Pour aller au plus vite, on peut dire que c’est l’approche du lobby de la NRA (National Rifle Association) et du parti républicain – droit individuel – qui domine face à la lecture du camp favorable à la régulation et au contrôle. Ce dernier souligne – à juste titre, à notre avis – que le second amendement parle d’un droit « collectif », puisqu’il est stipulé « le peuple », non « les citoyens » et que la référence au cadre – « une milice bien organisée » – de ce droit est explicite. Ce droit n’est donc pas illimité.
Et vous pensez toujours Christophe Deroubaix après ce nouveau carnage qu’il ne faut pas désespérer des États-Unis? Un carnage qui n’ arien à voir, ou si peu, avec la législation sur les armes. Mais bien plus avec l’effondrement du noyau atomique de la subjectivité que constitue le complexe d’œdipe. Ce massacre de Newtown est un véritable parricide, un attentat terroriste privé.