Paul Ryan : l’erreur de Romney

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Mitt Romney vient de faire la même erreur que John McCain en 2008 : choisir un candidat qui plaît à la base du parti républicain. Le candidat du GOP a annoncé, samedi, à bord du cuirassé « USS Wisconsin », qu’il avait choisi pour compléter le ticket, Paul Ryan, représentant du… Wisconsin, conservateur fiscal, chouchou des « Tea Parties ». L’ancien gouverneur du Massachusetts y est allé de sa désormais traditionnelle gaffe en le présentant comme le « prochain président des Etats-Unis ». Pour cela, il faudrait que deux conditions soient remplies : 1. Que Romney soit élu en novembre. 2. Qu’il décède au cours de son mandat !

Revenons aux choses sérieuses. Comme John McCain, en 2008, Mitt Romney pâtit d’une réputation de « tiède » et de « modéré » au sein du « bloc évangélique » et de l’ultra-droite qui font la pluie et le beau temps au sein du parti républicain. Comme John McCain, il a donc décidé de se « couvrir » sur sa droite. Le candidat de 2008 avait, à la surprise générale, choisi Sarah Palin, l’ultra-droitière gouverneur de l’Alaska qui s’était aussitôt lancé dans un festival de déclarations à l’emporte-pièce et de bourdes plombant le ticket. Certes Paul Ryan, représentant depuis 1999, a un profil plus « sérieux ».

Cela ne change rien à l’affaire de Romney : avec Ryan, il déporte le ticket républicain vers la droite de l’échiquier politique. Cela lui assurera une convention républicaine de toute tranquillité mais compliquera sa tâche en novembre. L’homme qu’il a choisi à ses côtés propose de réaliser 6000 milliards d’économies durant les dix prochaines années. Sa recette : des coupes faramineuses dans les budgets fédéraux. Surtout ne pas augmenter les impôts pour les plus riches, pour lesquels celui qui est surnommé par le camp adverse « le Robin des Bois à l’envers » a voté des exonérations massives sous la présidence de Bush. Il entend même s’attaquer à Medicare, le programme de protection sociale des plus de 65 ans, certes coûteux mais efficace et populaire. Les groupies du Tea Party sont aux anges mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces idées-là ne sont pas populaires aux Etats-Unis. Elles le sont même de moins en moins, comme le prouvent de nombreuses enquêtes d’opinion. Le premier effet probable de l’annonce du ticket républicain ? Remobiliser un électeur d’Obama en 2008 déçu par la présidence de ce dernier mais effrayé par la bande d’ultra-conservateurs qui frappent à la porte de la Maison-Blanche.

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